Au cœur de l’été 2025, OpenAI a lancé un nouveau « mode étude » (Study Mode) pour ChatGPT, présenté comme une fonctionnalité éducative interactive à l’attention des élèves. Cette nouveauté, annoncée juste avant la rentrée scolaire, vise à « réconcilier le monde de l’éducation avec l’IA » en encourageant les étudiants à réfléchir plutôt que d’attendre des réponses toutes faites clubic.com. Elle suscite déjà le débat. Par exemple, le journaliste tech Jérôme Colombain, après avoir testé ce mode, se dit sceptique quant à son efficacité réelle moncarnet.com. En pratique, rien n’empêche un élève pressé de désactiver ce mode pour revenir au fonctionnement normal de ChatGPT, qui délivre alors directement toutes les réponses attendues. Cette facilité à contourner l’assistant pédagogique soulève la question : le Study Mode est-il une solution crédible pour promouvoir un apprentissage plus profond, ou un gadget aisément contourné par des élèves en quête de rapidité ?
L’essor de ChatGPT dans l’éducation : usage massif et craintes d’une pensée critique en berne
L’adoption des IA génératives par les élèves a été fulgurante depuis l’arrivée de ChatGPT fin 2022. Aujourd’hui, cet outil figure « parmi les outils d’apprentissage les plus utilisés au monde » trustmyscience.com. Plusieurs enquêtes révèlent l’ampleur du phénomène : plus de la moitié des étudiants utiliseraient l’IA générative au moins occasionnellement pour leurs travaux académiques, et un sur deux y recourt pour se documenter trustmyscience.com. La promesse d’obtenir en quelques secondes des explications, des résumés ou des réponses a conquis collégiens, lycéens et étudiants du supérieur. Cependant, cette popularité s’accompagne d’une vive inquiétude au sein de la communauté éducative. Contrairement à une recherche documentaire classique, interroger un chatbot donne des solutions tellement facilement et rapidement que l’on redoute une forme de dépendance et un possible amoindrissement de compétences cognitives clés, comme la capacité de réflexion autonome et l’esprit critique trustmyscience.com. En effet, pourquoi s’échiner à analyser un problème quand une IA fournit la réponse immédiate ?
Des premières études scientifiques commencent à mesurer ces effets pervers. Une récente étude du MIT a par exemple montré que des étudiants écrivant des essais avec l’aide de ChatGPT présentaient une activité cérébrale significativement réduite par rapport à ceux réalisant le même travail sans IA ou en utilisant un moteur de recherche comme Google trustmyscience.com. Les utilisateurs de ChatGPT avaient tendance à se reposer sur le modèle au point, parfois, de simplement copier-coller ses productions, ce qui se traduisait par un engagement intellectuel moindre durant la tâche. Autrement dit, l’IA risque de « ramollir » l’effort cognitif des apprenants en court-circuitant les étapes de raisonnement qui favorisent normalement l’apprentissage en profondeur. Bien que préliminaire (l’étude n’est pas encore évaluée par les pairs et portait sur un échantillon restreint), ce résultat alarme les chercheurs : un usage naïf des IA peut éroder les mécanismes de la pensée critique chez les plus jeunes time.comtime.com.
Face à ces dangers, de nombreux enseignants ont initialement réagi par des interdictions pures et simples de ChatGPT en classe au cours de l’année 2023. Plusieurs grandes écoles et universités, mais aussi des lycées, ont banni son utilisation de crainte que les devoirs ne soient plus rédigés par les élèves eux-mêmes. Toutefois, cette approche défensive a montré ses limites. Dès la fin 2023, certaines institutions ont fait machine arrière en levant progressivement les interdictionstechcrunch.com. Les éducateurs prennent conscience que l’IA fait désormais partie de l’environnement quotidien des élèves et qu’il vaut mieux apprendre à l’intégrer intelligemment dans les pratiques pédagogiques, plutôt que tenter vainement de l’en exclure. C’est dans ce contexte en pleine évolution, entre engouement des élèves et soucis des pédagogues, qu’OpenAI propose aujourd’hui son Study Mode comme une voie de compromis possible.
Un tuteur Socratique intégré à ChatGPT : fonctionnement du Study Mode
Le Study Mode de ChatGPT transforme le chatbot généraliste en un assistant pédagogique interactif qui guide l’apprenant pas à pas, à la manière d’un tuteur humain. Plutôt que de fournir directement la solution à un problème, ChatGPT adopte une approche maïeutique inspirée du dialogue socratique. Concrètement, « ChatGPT pose aux élèves des questions visant à calibrer ses réponses selon leurs objectifs et leur niveau pour les aider à mieux comprendre les notions abordées. Le Study Mode se veut attrayant et interactif », explique OpenAI dans son communiqué officiel trustmyscience.com. L’IA engage donc l’utilisateur dans un échange de questions-réponses : elle sollicite d’abord ce que l’élève sait du sujet, lui propose des pistes de réflexion, puis fournit des indications progressives au lieu de donner d’emblée la réponse finale.
Plusieurs mécanismes pédagogiques ont été intégrés pour favoriser un apprentissage actif. D’une part, les réponses de ChatGPT en mode étude sont structurées en étapes ou en sections, mettant en avant les liens logiques entre les concepts abordés. Cette présentation « scaffoldée » (étayée) aide à ne pas submerger l’élève d’informations tout en conservant la cohérence du raisonnement openai.comopenai.com. D’autre part, le chatbot adapte son niveau de discours et le degré d’assistance en fonction du niveau estimé de l’élève, grâce à quelques questions initiales d’évaluation et à la mémoire de la conversation openai.com. Le mode étude peut ainsi reformuler une explication avec des mots plus simples ou, au contraire, pousser l’élève plus loin si ses réponses indiquent une bonne compréhension. OpenAI souligne avoir conçu ces fonctionnalités « en collaboration avec des enseignants, des scientifiques et des experts en pédagogie » afin que le modèle adopte des comportements propices à l’apprentissage profond (encourager la participation active, gérer la charge cognitive, développer la métacognition, etc.) trustmyscience.com. On retrouve ici des principes classiques de la didactique : inciter l’élève à expliciter sa démarche, lui faire formuler des réponses partielles, puis le rétroalimenter avec des compléments d’information pertinents.
Le Study Mode inclut également des quiz et des questions ouvertes intermédiaires pour permettre à l’apprenant de vérifier sa compréhension en cours de route openai.com. Par exemple, après quelques explications, ChatGPT peut demander à l’élève de résumer ce qu’il a retenu ou de répondre à une question simple sur le concept, afin de susciter un effort de rappel actif. En cas d’erreur ou de lacune, le chatbot fournira des indices additionnels ou reformulera différemment la notion mal comprise. L’ensemble de ces interactions vise à tenir l’élève engagé et à l’empêcher de consommer passivement du contenu. « Plutôt que de se contenter de fournir des réponses directes comme le ferait le mode standard de ChatGPT, le Study Mode se veut plus interactif et peut poser des questions en retour à l’utilisateur pour évaluer son niveau de compréhension… Cela facilite la compréhension par l’utilisateur et l’encourage à faire davantage de recherches » trustmyscience.com. En somme, ChatGPT tente de simuler le comportement d’un bon professeur particulier, qui répond à une question par une autre question bien pensée, afin de conduire l’élève vers la réponse par son propre raisonnement.
Notons que cette initiative d’OpenAI s’inscrit dans une tendance plus large d’IA tutorielles. Dès avril 2025, la startup Anthropic avait par exemple introduit un mode « Learning Mode » pour son chatbot Claude, basé sur une philosophie similaire clubic.com. L’objectif commun est de détourner l’IA de son rôle de machine à réponses pour l’orienter vers un rôle de coach éducatif interactif. De même, des projets de recherche en éducation explorent depuis quelques années l’apport de tuteurs virtuels intelligents capables de dialogue socratique. Cette approche fait écho à la méthode des tuteurs humains, dont l’efficacité à stimuler la pensée critique n’est plus à prouver. Rappelons que le questionnement guidé aide à développer les capacités d’analyse et d’auto-évaluation de l’étudiant – des bénéfices bien documentés par la recherche pédagogique (par ex., Le, 2019 ; Pitorini, 2024) frontiersin.orgfrontiersin.org. En théorie, transposer ces techniques dans une IA disponible 24h/24 pourrait offrir un appui précieux aux apprenants, notamment à ceux qui n’ont pas facilement accès à un encadrement professoral individuel.
Premiers retours positifs : un pas vers l’apprentissage profond
L’arrivée du Study Mode a été saluée par de nombreux observateurs comme un changement de cap bienvenu dans l’usage des IA éducatives. Plutôt que de faciliter davantage le copié-collé de devoirs, OpenAI cherche ici à encourager un usage plus sain et constructif de son outil. « Au lieu de faire le travail à la place des élèves, le Study Mode les pousse à réfléchir de façon critique. Des fonctionnalités comme celles-ci sont un pas positif vers une utilisation efficace de l’IA pour l’apprentissage… Même à l’ère de l’IA, les meilleurs apprentissages se font quand les étudiants s’enthousiasment et s’engagent activement dans les leçons », explique Robbie Torney, un expert de Common Sense Media, à propos de cette initiative openai.comopenai.com. Ce point de vue souligne que l’IA, correctement orientée, peut redonner à l’élève un rôle actif dans ses études, au lieu d’en faire un simple consommateur de réponses. L’interaction devient la clé : l’élève questionne l’IA autant que l’IA le questionne, créant un dialogue potentiellement formateur.
Des premiers témoignages d’utilisateurs tests confirment que ChatGPT en mode étude peut jouer efficacement le rôle de tuteur virtuel. Ainsi, des étudiants ayant expérimenté la fonctionnalité durant sa phase pilote ont rapporté que « le Study Mode a fait un excellent travail pour décomposer des matières denses en explications claires et bien rythmées » ou encore qu’après une longue session de travail avec ce mode, ils avaient enfin l’impression de « comprendre à fond » un concept jusque-là ardu openai.comopenai.com. Bien sûr, ces retours restent anecdotiques et émanent d’utilisateurs probablement volontaires et motivés, mais ils montrent le potentiel du dispositif lorsque l’élève joue le jeu. De même, des experts en éducation ayant eu un accès anticipé se montrent encourageants : « Ce que j’apprécie le plus, c’est qu’[en mode étude] [ChatGPT] ne se contente pas d’apporter des réponses. Au lieu de cela, il guide les étudiants à réfléchir… Il s’agit d’un changement bienvenu vers l’utilisation de l’IA pour favoriser une compréhension plus approfondie, et non un apprentissage par raccourcis », témoigne Helen Crompton, professeure en technologie pédagogique à l’Université Old Dominion trustmyscience.comtrustmyscience.com. D’après elle, cet accompagnement pas à pas aide les élèves à donner du sens aux concepts étudiés, que ce soit pour « la préparation aux examens, les devoirs ou la révision de matériel difficile » trustmyscience.com.
Par ailleurs, on peut espérer que le Study Mode encourage une intégration plus constructive de l’IA en classe. Plutôt que de percevoir ChatGPT comme un rival ou une menace, les enseignants pourraient le considérer comme un assistant pédagogique supplémentaire. Un chatbot capable d’entraîner les élèves sur la bonne voie tout en signalant leurs erreurs offre un point de départ intéressant pour un travail en classe inversée, par exemple. L’IA pourrait prendre en charge des explications préliminaires ou des exercices d’application, laissant à l’enseignant le soin d’approfondir et de corriger les incompréhensions plus fines. Certaines recherches suggèrent d’ailleurs que la combinaison IA + humain est plus efficace que l’un ou l’autre séparément. Une étude menée auprès d’un millier d’élèves en tutorat de mathématiques a montré qu’un assistant IA utilisé par les tuteurs humains améliorait modestement les performances des élèves, notamment en aidant les tuteurs les moins expérimentés à mieux expliquer et questionner nssa.stanford.edunssa.stanford.edu. De même, une analyse comparative récente indique que si les étudiants apprécient la disponibilité et le non-jugement d’un chatbot comme ChatGPT, ils plébiscitent parallèlement la personnalisation et le soutien émotionnel qu’apporte un enseignant humain – signe qu’il faut sans doute mélanger le meilleur des deux mondes dans les modèles éducatifs de demain frontiersin.org. En ce sens, l’arrivée du Study Mode ne signifie pas que l’IA va remplacer les professeurs, mais qu’une collaboration humain-IA peut être envisagée pour tirer parti des points forts de chacun.
Limites du Study Mode : des élèves pas si faciles à « coacher »…
Malgré ses intentions louables, le Study Mode de ChatGPT montre des limites évidentes dès son lancement, ce qui nourrit le scepticisme de certains. La première faiblesse réside dans son caractère purement facultatif. En l’état actuel, rien n’oblige un élève à utiliser ce mode plutôt que le mode standard de ChatGPT. À tout moment, d’un simple clic, il est possible de repasser en mode classique pour obtenir illico une réponse complète à la question posée clubic.com trustmyscience.com. OpenAI a beau présenter la flexibilité du bouton on/off comme un avantage, on comprend bien qu’il s’agit aussi d’un talon d’Achille : les étudiants peu motivés risquent de contourner l’outil pédagogique au moindre blocage. « Autrement dit, les étudiants pourraient tout de même chercher les réponses avec la version standard de ChatGPT si le mode étude leur pose problème. Seul un élève particulièrement engagé et désireux d’apprendre resterait en permanence sur le nouveau mode… » analyse avec lucidité un article spécialisé trustmyscience.com. En d’autres termes, le Study Mode prêche surtout les convaincus – des élèves déjà enclins à l’effort – et peine à retenir ceux qui cherchent la facilité.
Un deuxième écueil tient au périmètre d’action de ce mode. ChatGPT Study peut encourager l’élève, lui poser des questions, mais il ne peut pas le forcer à répondre ni à réfléchir sincèrement. Un élève désengagé peut très bien donner des réponses creuses ou aléatoires aux questions de l’IA jusqu’à ce que celle-ci, à court d’options, finisse par livrer malgré tout une explication complète. Jérôme Colombain, lors de son test, a ainsi noté qu’après quelques échanges infructueux, ChatGPT rebasculait de lui-même en mode normal et finissait par fournir la solution recherchée (ce qui rejoint notre propre expérimentation du mode étude). Ce comportement est logique : face à un utilisateur muet ou peu coopératif, le modèle actuel préfère encore donner une réponse que de tourner indéfiniment en rond. Mais cela montre bien que le Study Mode n’est pas infaillible et qu’il peut être leurré par un élève suffisamment malin (ou de mauvaise foi). Il suffirait par exemple qu’un étudiant tape systématiquement « Je ne sais pas » ou des mots incohérents aux questions de l’IA pour qu’en désespoir de cause, ChatGPT lui fournisse la réponse complète, annulant tout le bénéfice éducatif escompté. En somme, l’efficacité du dispositif repose largement sur la bonne volonté de l’utilisateur – un pari risqué dans le contexte réel d’une population estudiantine hétérogène.
Du côté des enseignants, les réticences ne manquent pas non plus. Certains s’interrogent : si l’IA devient le tuteur privilégié des élèves, quel rôle restera-t-il aux professeurs ? intelligence-artificielle.developpez.com Bien que le Study Mode soit conçu pour compléter le travail des enseignants et non le remplacer, il remet sur le devant de la scène le débat sur la place de l’IA en classe. D’aucuns font remarquer que confier à un chatbot le soin de vérifier la compréhension des élèves revient à déléguer une part de la mission pédagogique traditionnelle. Or, l’interaction humaine maître-élève comporte des dimensions affectives, relationnelles, et des capacités de diagnostic fin (déceler qu’un élève a décroché, qu’il bluffe, qu’il a besoin de remotivation) qu’aucune IA, fût-elle bien entraînée, ne possède à ce jour. Les partisans du Study Mode répondront que l’outil n’est qu’un supplément : il offre un accompagnement individuel là où le professeur, avec une classe entière, ne peut multiplier les échanges personnalisés. Chacun devra juger de la pertinence de cet argument et il est probable que l’attitude vis-à-vis de tels outils variera selon les professeurs – certains y voyant un appui pour les exercices à la maison, d’autres une béquille injustifiée encourageant la paresse intellectuelle. Quoi qu’il en soit, la question de l’éthique d’usage se pose : comment s’assurer que ChatGPT Study Mode soit utilisé pour apprendre et non comme un moyen détourné d’obtenir une bonne note avec un minimum d’effort ? Ce défi rappelle celui des calculatrices en leur temps, ou plus récemment de l’usage d’Internet pendant les devoirs : il faudra probablement mettre en place des règles et surtout former les élèves à un usage responsable, en comptant sur leur honnêteté académique.
Enfin, OpenAI reconnaît lui-même que son outil est perfectible et que des garde-fous supplémentaires pourraient être nécessaires. Par exemple, il n’existe pour l’instant aucun moyen pour un enseignant ou un parent de forcer l’activation du mode étude sur l’appareil d’un élève clubic.com. Un lycéen déterminé à tricher pourra donc toujours utiliser ChatGPT en mode normal hors de la vue de ses professeurs. Leah Belsky, vice-présidente éducation chez OpenAI, indique que la société envisage d’explorer à l’avenir des contrôles administratifs ou parentaux pour verrouiller ce mode clubic.com, mais rien de concret n’est annoncé pour le moment. De plus, même si un tel verrouillage voyait le jour (par exemple dans des versions Campus de ChatGPT), cela n’empêcherait pas un élève de se tourner vers d’autres IA moins bridées ou non détectées par l’école. On le voit, la technicité de la solution atteint vite ses limites face à la débrouillardise des utilisateurs. Cela n’invalide pas l’intérêt du Study Mode, mais invite à rester lucide sur son impact réel à court terme.
Vers une intégration raisonnée de l’IA dans l’apprentissage
En dépit de ces réserves, le Study Mode de ChatGPT constitue un jalon important dans la quête d’un usage plus vertueux de l’IA en éducation. Plutôt que de nier l’existence de ces outils, il s’agit de les modeler pour qu’ils servent de leviers pédagogiques et non de béquilles intellectuelles. OpenAI présente d’ailleurs cette fonctionnalité comme « une première étape vers une intégration plus responsable et efficace de l’IA générative dans les parcours éducatifs », et prévoit de suivre de près son utilisation afin de l’améliorer continuellement clubic.com. On peut s’attendre à ce que des données soient collectées (de façon anonyme) sur la manière dont les étudiants interagissent avec le mode étude : combien de temps y restent-ils ? À quels moments basculent-ils en mode normal ? Quels types de questions posent-ils ? Ces informations permettront d’identifier les scénarios où l’IA parvient réellement à stimuler l’apprentissage, et ceux où elle échoue à engager l’élève. OpenAI, ainsi que la recherche académique, pourront alors ajuster le tir, par exemple en rendant le tuteur virtuel plus persuasif ou en conseillant les enseignants sur la meilleure façon de l’intégrer aux devoirs.
En attendant, formateurs et enseignants ont un rôle clé à jouer pour accompagner cette transition. Il est crucial qu’ils se familiarisent eux-mêmes avec ces nouveaux outils afin d’éduquer les élèves à les utiliser à bon escient. Plutôt que de voir ChatGPT comme un ennemi, ils peuvent l’intégrer dans leur pédagogie : pourquoi ne pas demander aux élèves de réaliser un exercice en Study Mode chez eux, puis de partager en classe ce qu’ils en ont compris ? Le professeur pourrait ainsi rebondir sur les zones d’ombre ou les erreurs persistantes. De même, les étudiants en sciences de l’éducation, futurs profs ou conseillers pédagogiques, doivent être formés à exploiter l’IA comme un allié, en gardant en tête ses limites, pour enrichir les expériences d’apprentissage. L’esprit critique, tant invoqué, devra s’exercer aussi sur la machine : apprendre à détecter les explications simplistes ou erronées que ChatGPT peut occasionnellement fournir, ne pas tout prendre pour argent comptant, bref garder une attitude réflexive face à l’outil.
En conclusion, le Study Mode de ChatGPT apparaît moins comme une solution miracle que comme un outil supplémentaire mis à disposition du trio élève-enseignant-technologie. Bien utilisé, il peut aider à redonner du sens au recours à l’IA en encourageant la réflexion et la curiosité chez l’apprenant. Mal utilisé ou ignoré, il restera lettre morte face à la toute-puissance de la réponse instantanée. Comme souvent en éducation, l’efficacité dépendra avant tout de la façon dont chacun – élèves, enseignants, formateurs – s’appropriera cet outil. À l’aube de cette expérience grandeur nature, une chose est sûre : la discussion autour de ChatGPT et de l’IA à l’école ne fait que commencer, oscillant entre enthousiasme pour son potentiel pédagogique et vigilance quant à ses effets pervers. Il revient à la communauté éducative de tracer la voie d’un équilibre où l’IA, loin d’abrutir nos élèves, pourrait au contraire les aider à apprendre mieux.
Sources : OpenAI openai.com
TechCrunch techcrunch.com;
Trust My Science trustmyscience.comtrustmyscience.com;
Mon Carnet moncarnet.com;
Clubic clubic.comclubic.com;
Time time.com;
Frontiers in Education frontiersin.org;
Stanford NSSA nssa.stanford.edu.